Nous ouvrons une nouvelle rubrique… il s'agit d'un essai…

Nous cherchons à faire évoluer certaines idées reçues… idées qui ont la vie dure…

Idées qui ont perturbé la vie de beaucoup de familles…

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La notion de transmission par la femme

La notion que la femme n'est pas hémophile…

Il s'agit d'une erreur monumentale en génétique, erreur perpétuée dans la plupart des livres ou documentations et références médicales, formule reprise, en toute confiance, par ceux qui font référence à ces travaux…

Pour ceux qui prennent la peine de tracer un arbre généalogique, avec des  XX  et des  XY , en mettant des Xh  là où il convient, il sera évident que le garçon hémophile "transmet" forcément son  Xh à toutes ses filles, puisqu'il n'a que ce seul  X  à transmettre…

Le défaut de la coagulation est dû à l'altération d'un gène, sur le chromosome X, celui qui code pour la coagulation.

Ce défaut peut intervenir lors de la division cellulaire, chez l'embryon, aussi bien chez le garçon que chez la fille.

Il est même possible (1 risque sur 2) que dans l'Histoire de l'Humanité, la première mutation, la première altération de ce gène codant pour la coagulation, ait eu lieu lors de la division cellulaire chez un embryon mâleprouvez nous le contraire !...

à qui la faute, pourquoi imputer une responsabilité en désignant l'un ou l'autre sexe ?...

Cette altération d'un gène n'est, pour l'instant, pas réparable.

Lorsqu'elle intervient (sur un X, qui devient donc Xh) elle est ensuite transmissible aux garçons ou aux filles qui reçoivent ce Xh.

Le garçon est alors hémophile, la fille est dite conductrice et "pourra" – mais pas forcément – avoir un ou plusieurs enfants porteurs de ce Xh , selon les "lois" du hasard…

En plus, selon certains critères connus, cette fille pourra avoir de fréquents soucis hémorragiques, notamment en cas de traumatisme ou d'intervention chirurgicale, voire lors d'un examen un peu invasif… cette particularité, assez fréquente (1 sur 2 dans les lois des grands nombres), du risque hémorragique chez la conductrice est trop souvent niée, entraînant des incidents très sérieux (sous prétexte que la femme n'est pas hémophile, encore une idée reçue, voire écrite )

En vérité, le garçon hémophile transmet forcément son seul  X  altéré à toutes ses filles…

Il est donc dans la chaîne de transmission, disons un maillon obligatoire et l'on devrait bien réfléchir sur cette transmission forcée, éventuellement "évitable".

Cette préoccupation était déjà, dans les années 60, celle du président-fondateur de l'association française des hémophiles, Henri Chaigneau… pourtant la vulgarisation de la génétique de l'hémophilie en était à ses débuts…

Alors arrêtons d'écrire, et même de dire à des mamans, que c'est la femme qui transmet… qu'elles sont le maillon de cette transmission…

Au plan génétique, il s'agit d'un non sens… d'un mensonge !... un mensonge destructeur…

Tentative d'explication

Beaucoup de documents médicaux ou scientifiques datent de la Préhistoire de l'hémophilie (avant 1940/45).

A cette époque l'hémophile dépassait rarement l'adolescence… faute de soins.

(la transfusion salvatrice de sang total, de bras à bras, directement du Donneur au receveur, date de l'après-guerre 1940-45 – Merci aux Donneurs de cette époque).

Les hémophiles qui survivaient étaient lourdement handicapés par des hémarthroses des principales articulations, par des hématomes musculaires profonds, invalidants.

Ils étaient pratiquement grabataires. Ils ne fondaient pas de famille. Ils ne transmettaient donc pas leur Xh à des filles…

alors cette évidence génétique n'était pas apparente aux yeux de la société.

Les auteurs de publications médicales ou scientifiques auraient dû réfléchir avant d'écrire, éventuellement en évitant de répéter ce que leurs aînés avaient écrit.

Ils ont lourdement culpabilisé beaucoup de mères.

A cette époque, la transmission se faisait de mère en fille, de mère en fils, selon les lois du hasard… et l'hémophilie pouvait être ignorée sur plusieurs générations. Certaines femmes avaient bien des tendances hémorragiques… mais bon !... on faisait avec !...

C'est d'ailleurs vraisemblablement cette situation qui donne aux statistiques de la génétique des chiffres sans doute erronés en attribuant aux mutations la proportion certainement élevé de 30%...

Ceci nous amène à dire que, si l'on n'y prête une raisonnable attention, si on ne sensibilise pas convenablement les familles, on va assister à une augmentation significative du nombre des personnes atteintes de troubles de la coagulation et transmettrices à leur tour….

Alors, faisons confiance à la sagesse des familles, à "l'expérience" des sœurs et des filles d'hémophiles qui ont vécu cet environnement…

 

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